








Casbah
Prix régulier €17.00
Prix unitaire par
Tarif souscription jusqu'au 3 novembre
« Marseille, Quartier de la Plaine, jour de marché. "La Casbah d’Alger, la Casbah d’Alger". J’entends le cri d’exaltation, entre joie et désespoir, de cet homme qui exulte. Il me rappelle ce projet trop souvent mis ce côté, ce cri m’appelle, il s’adresse à moi. Alors je suis allé à Alger photographier la Casbah. J’ai découvert un quartier en perpétuel mouvement avec des passants et des habitants qui sortent d’on ne sait où, qui vont on ne sait où, attendent je ne sais quoi. J’ai vu un lieu vivant et entraînant. Un lieu mythique, subjuguant, j’ai voulu le montrer à ma façon. J’ai marché, j’ai croisé des gens, je leur ai demandé de prendre juste une pause, pour un temps de pose, pour une photo. Je ne pouvais pas séparer la ville de ses habitants. »
Extrait du texte d’Abed Adibat
Casbah nous propose une errance dans ce quartier d'Alger, véritable labyrinthe blanc. Il ne cherche pas à documenter ; il est loin d’une approche esthétique. Il reste dans la position du photographe debout – ou plutôt légèrement courbé – sur le viseur de son Hasselblad. Il prend le temps d’un échange de regard, d’un échange de parole. Avec humilité et humanité, Abed nous invite à rencontrer des inconnus qui, l’espace d’un instant photographique, vont entrer dans nos vies de lecteurs. Toutes ces personnes incarnent un territoire familier, car la Casbah fait partie de notre culture collective, maintes fois peintes, photographiées, filmées et racontées dans la littérature.
Hadrien Bels, auteur de romans et réalisateur, accompagne de ses mots cette promenade dans la Casbah. Le récit est vif, immergeant. Casbah nous délivre la tendresse et la bienveillance qui rassemblent deux auteurs marseillais posant leurs regards de l’autre côté de la Méditerranée.
« Les gens finissent par passer entre ses deux points. Il les arrête, demande une photo, avec son accent de “migré”. Rien n’oblige à rester, rien n’oblige à regarder. Il ne vole rien, mais dans son cadre, tu es déjà chez lui. Certains passent, d’autres posent, mais tous laissent une trace. Ses images sont des pellicules de cinéma, un lieu où les choses se disent dans les silences. Il est invité dans les cafés, les maisons et les restaurants. Son cadre est un seuil. La Casbah te laisse entrer, mais décide de ta sortie. Le photographe a trouvé son chemin du vide à la rencontre, d’une cour abandonnée aux anciennes gloires du baby-foot et des sultans. Dans ses noirs et ses blancs, un chuchotement d’enfant, une main qui protège du mauvais œil, le sourire d’une jeune fille, une femme qui ferme les yeux pour garder son âme, et les bancs vides des hommes qui sont déjà partis. Il a parcouru la Casbah et elle l’a vu s’éloigner, un pneu qui roule et un autre qu’il traîne. Jusqu’à la mer. La Casbah se traverse, la Casbah te traverse. »
Extrait du texte d’Hadrien Bels
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14 x 18 cm
Broché
96 pages intérieures
78 photographies en noir et blanc
ISBN : 978-2-36510-126-4